Target panic, vos réponses svp !!!

Salut a vous tous après l'entraînement d'hier soir Sylvan et moi avons longuement discute sur le Target panic je pense que Fred ou un autre membre pourra nous envoyer un lien ou une adresse pour avoir plus de renseignement sur cette mauvaise période on tire relativement beaucoup de flèches mais comment peut on au mieux corriger ou rectifier ça???????????
sur les 3D ça ce passe bien.
Merci d'avance pour vos réponses ou sollutionssssssssss Marc.

Et déjà ceci.... Bien sur à adapter selon chaque cas...

LE TARGET PANIC

(ou encore "Maladie du Jaune")

Qu'est ce que le Target Panic?

- Le Target Panic est un désordre créé par l'esprit lors de la séquence de tir. Il peut être développé par tous les archers mais seul un petit nombre d’entre eux l'ont réellement. Cette "maladie" peut apparaître de diverses façons suivant les archers et leur niveau mais quelque soit l'archer, une caractéristique revient toujours: il y a un dégagement prématuré, ou le désir fort pour un dégagement prématuré de la flèche. Ce désir peut apparaître avant même d'être en situation de visée. L'archer peut alors perdre tous ses moyens, ne pas réaliser sa stratégie de tir et ne plus se faire plaisir.

Les causes du développement du Target Panic

- Il me semble évident que cette "maladie" provienne du fait que l'archer veuille à tout prix faire bien. Toute l'attention de l'archer repose sur sa visée. La Peur du Jaune est due au fait que l'archer a appris qu'il devait lâcher au moment où il établit un contact visuel avec le centre de la cible. Ce réflexe prend alors le dessus et l'archer perd donc tous ses moyens d'être "le maître" et de décider quand il doit lâcher.

Comment se manifeste le Target Panic?

- Le Target Panic se manifeste généralement par le déplacement de la mire en dehors de l'objectif. Il est alors difficile de revenir dans le jaune sans que la décoche ne se fasse instinctivement. Pour ma part, le Target Panic ne se limitait pas seulement à la visée. Je n'arrivais pas à poser mon doigt sur la gâchette de mon décocheur sans qu'une forte envie de lâcher la flèche ne s'empare de moi. Les symptômes du Target Panic peuvent apparaître ou empirer lors de moments de stress intense, par exemple lors d'un championnat important. Cette sensation de "perte de contrôle" est fort désagréable et il est donc important de traiter le problème avant que celui-ci n'empire.

Comment solutionner le problème du Target Panic ?

- Autant le Target Panic peut apparaître facilement, autant il est dur de s'en débarrasser. Il est donc important d'avoir l'envie et la rage de vaincre la "maladie" car elle ne disparaîtra jamais toute seule et ne fera qu'empirer. Le Target Panic ne se travaille pas seulement lors de la visée. En effet il faut aussi savoir gérer son stress et toujours avoir en mémoire que ce n'est pas le matériel qui doit décider quand la flèche doit quitter l'arc. Cette décision n'appartient qu'à l'archer.

- Il est important de savoir se décentrer de sa visée et de l'objectif en terme de scores afin de travailler au mieux.

L'archer éprouvera un grand nombre de frustrations lors des exercices et la décoche se fera parfois toute seule. Malgré cela, l'archer doit se souvenir que le chemin est long avant de pouvoir redevenir maître de sa décoche.

- Un archer qui connaît des problèmes de Target Panic doit souvent réapprendre à poser son pouce sur la gâchette de son décocheur. Pour cela il faut s'exercer sur de la paille à 5m jusqu'à ce que le contact puisse se faire sans problème. Une fois l'étape des contacts avec le décocheur franchie, il faut se mettre en situation de visée avec un blason.

- Voici différentes solutions:

1. Par l’entêtement

- Certains archers arrivent à sortir du Target Panic en se forçant à retrouver les bons automatismes qu’ils ont perdu. Le tout est de se dire qu’il ne faut pas lâcher la flèche temps que tout n’est pas mis en place pour faire une bonne flèche (à la fois techniquement et visuellement). Pour moi, autant un archer peut automatiser de bons gestes autant il peut en automatiser de mauvais, c’est pour cela qu’il faut limiter au plus le nombre de flèches « mal tirées » pour ne pas automatiser un mauvais mouvement ou une mauvaise image de visée. Cette automatisation d’un mauvais visuel (mire qui s’écarte du jaune par exemple) est à mon avis la cause de l’enracinement du Target Panic.

2. Grâce au décocheur Back Tension

ARTICLE SUR L'UTILISATION DU DECOCHEUR A ROTATION A VENIR

3. Travail sur le jaune

- Une solution que certains archers arrivent à mettre en place est de travailler sur le jaune. Le problème étant que l’archer n’arrive plus à mettre sa mire dans le jaune, il faut essayer de réduire l’exigence, et mettre en confiance l’archer. Pour cela on utilise plusieurs visuels à différentes distances selon l’ampleur du Target Panic. Pour commencer mettre un blason de 122cm à 10 mètres pour gagner une certaine aisance.

(distance courte + blason large = sécurisant pour l’archer)

Le but étant d'avoir le pouce bien posé sur la gâchette tout en gardant la mire dans le jaune pendant 10 secondes. Au départ, l'envie de décocher pourra être la plus forte et la flèche partira toute seule. Tirer 50 à 100 flèches en réussissant l'objectif puis réduire la taille du blason (80cm puis 60cm puis 40cm). Cette réduction de la taille du blason réduira progressivement l’exigence mais l’archer ne doit pas perdre de vue son objectif : rester toujours dans le jaune avec le doigt en contact sur la gâchette de son décocheur.

4. Par la modification de ressorts

- Les décocheurs Carter son équipés du système ITS qui permet de changer les ressorts de pression. L’archer atteint du Target Panic sait quelle pression il doit employer sur son décocheur pour faire partir sa flèche, il faut donc changer cette pression pour qu’il ne soit plus maître du lâcher et pour éviter l’effet de « punching » (appui sec et rapide). Ce changement de ressort de pression va donc obliger l’archer à appuyer en continu sur sa gâchette et non appuyer d’un coup sec lorsqu’il passe dans le jaune. Ainsi il ne maîtrisera plus totalement le moment de départ. Je conseille donc à tous les archers de mettre un ressort plus dur.

- Ce changement de ressort va aussi permettre à l’archer de regagner confiance. Ainsi il n’aura plus peur de poser son doigt sur la gâchette car il sait que la sensibilité n’est pas forte. Si le point n’est pas encore replacé dans le centre de la cible, l’archer gagnera au moins à pouvoir reposer son doigt et éviter l’effet de «punching».

Ma solution personnelle:

- J’ai tout d’abord commencé par la solution 4. Par la modification de ressorts. Il a été primordial pour moi de savoir reposer mon pouce sur le décocheur sans en avoir peur. Grâce à une plus grande dureté, j’ai perdu cette peur que le décocheur parte au contact de mon doigt.

- J’ai ensuite utilisé la solution 3. Travail sur le jaune. A chaque flèche je partais en me disant que j’étais maître de la décoche. Pour cela, il faut armer, se placer dans le jaune en posant le doigt sur le décocheur et se dire continuellement «ça ne partira pas si je ne le décide pas». J’ai alors travaillé à 10 mètres sur un 40cm sans lâcher de flèches. Le tout étant d’arme dans le jaune et de garder le pouce sur la gâchette sans jamais déclancher.

-Ce travail rejoint donc la solution 1. Par l’entêtement. Cette mise en place sans décocher permet de retrouver les bons automatismes et aussi de se redonner sa place dans la séquence de tir c’est-à-dire être l’élément moteur et qui décide.

- Une fois la possibilité de cette relation Décocheur-Visée acquise, il faut s’exercer sur la paille pour intégrer la pause du doigt (qui avait été perdue à cause du TP) à la séquence de tir. Quelques semaines sur la paille s’imposent et ne seront que bénéfiques. C’est là que l’archer doit travailler sur sa fluidité. Armer - Mettre la mire en cible - poser le doigt – tracter tout en compressant doucement le décocheur. Il ne faut quitter la paille qu’une fois le geste automatisé et la confiance retrouvée.

- Le plus difficile arrive alors: le passage sur blason. Il faut avant tout se dire que le geste a été réussi sur la paille et qu’il n’y a pas de raison que cela échoue sur un blason. Il faut séquencer sa technique pour mieux cerner les points importants. Pour moi cela arrivait à :

- Armement

- Placements

- Centrage du point

- Pose du doit sur le décocheur

- Pression dans le grip et traction pour dérouler sans quitter l’objectif

- Compression lente du décocheur tout en déroulant

- Départ de la flèche

Il ne faut en aucun cas arrêter la séquence de tir. Sinon il faut revenir et tout recommencer à zéro.

- Pour terminer avec mon expérience personnelle, je pense qu’il ne faut garder en mémoire que les bonnes flèches et préférer la qualité à la quantité. Je préfère tirer 10 flèches avec l’ambition et la détermination de vaincre que de tirer 150 flèches en me laissant submerger par le Target Panic. Mon cheminement personnel ne convient peu être pas à tous les archers, mais il peu être un point de départ pour celui qui voudra réellement s’en sortir.

Chaque flèche est une part du chemin qui amènera vers la fin de cette «maladie». Il faut garder le meilleur et le reproduire à l’infini. Et un jour, chaque flèche sera parfaitement tirée et le Target Panic un souvenir passé...

Que faire si le Target Panic revient ?

- L’archer ne doit pas perdre espoir et il doit toujours garder en tête que s’il a déjà réussi à solutionner ce problème, il n’y a pas de raison qu’il ne réussisse pas de nouveau. Si jamais la "maladie " réparait, revenir à la solution utilisée pendant quelques flèches (Back Tension, ressort plus dur, travail sur gros visuel,...).

Pour conclure

- Le travail du Target Panic ne se fait pas en quelques entraînements mais plutôt en quelques mois. Il faut donc faire preuve de persévérance et de motivation afin de pouvoir résoudre ce problème. De nombreux archers internationaux sont passés par ce problème du Target Panic, ont réussi à passer outre, et voient parfois le problème revenir. Dave Cousins reprend parfois son Colby (décocheur Back Tension), Peter Elzinga réutilise parfois le mode Back Tension de son Solution 3, Mathieu Vandepoele s’entraîne souvent en changeant de décocheur (type Solution 2.75 ou Evolution),....

- J'ai essayé de donner quelques solutions, car chaque cas est unique. Il n'y a pas de solution miracle. J'ai fait mon possible pour rester clair dans mes explications.
J’espère que mon expérience personnelle et celle de mon entourage pourra vous apporter des solutions.

Bonne chance !

@+ Chris.

c'est un article que nous avions débatu sur Archasse :

http://archasse.com/forum/index.php?showtopic=13787&st=0&start=0